Le boom impressionnant des panneaux solaires en France
En 2023, le distributeur d’électricité Enedis a raccordé plus de 200.000 installations de production d’énergie renouvelable, soit deux fois plus qu’en 2022. Le marché du photovoltaïque devrait croître de 18% par an d’ici à 2030.
Il y a aujourd’hui 437.000 particuliers qui utilisent l’électricité produite par des panneaux solaires sur leurs toits. Ils sont trois fois plus nombreux qu’en 2021.
C’est du jamais-vu. Les énergies renouvelables se développent en France à un rythme presque similaire à celui du reste du monde. Et c’est le solaire qui tire la croissance. Enedis, qui raccorde 90% des installations d’énergie renouvelable sur le territoire, a enregistré 200.000 nouveaux producteurs en 2023. En 2019, le gestionnaire du réseau de proximité avait engrangé 2 gigawatts (GW) de puissance raccordée. En 2023, c’est 4,2 GW qui ont été enregistrés, dont 3,1 GW pour le solaire, tous types d’installations confondus.
Une forte croissance dans toutes les régions
Au total, il y avait en France au 1er janvier 2024, 842.000 producteurs. Le million devrait être dépassé dans le premier semestre de cette année. Le syndicat Enerplan indique en effet que ses adhérents installateurs de panneaux ont des carnets de commandes plus remplis en 2024 qu’en 2023. Le moteur de cette croissance, c’est l’autoconsommation. Il y a aujourd’hui 437.000 particuliers qui utilisent l’électricité produite par des panneaux solaires sur leurs toits. Ils sont trois fois plus nombreux qu’en 2021. Toutes les régions connaissent une forte croissance qui est donc bien répartie sur le territoire.
Leur motivation : les prix.
« De nombreux particuliers ont été surpris par la crise énergétique et la forte augmentation du prix de l’électricité, notamment à la suite de la guerre en Ukraine, explique Hervé Lextrait, directeur du pôle de transition énergétique chez Enedis. L’autoconsommation permet de réduire immédiatement sa facture avec un moyen de production qui s’amortit sur 20 ans. Elle permet ainsi d’anticiper de possibles hausses de coût de l’électricité dans les années qui viennent. »
Selon le cabinet d’études économiques Roland Berger, le marché de l’autoconsommation solaire en France « présente un potentiel inédit« . Cet analyste prévoit une croissance de 18% par an du photovoltaïque global, comprenant également les centrales au sol, les installations sur les toits des entreprises, les hangars agricoles. La production devrait grimper de 11,3 GW aujourd’hui à 25,6 GW en 2028. L’autoconsommation individuelle devrait croître de 36% par an en capacité installée, passant de 2,3 GW aujourd’hui à 10,4 GW en 2028. On voit même poindre un nouveau secteur, celui de l’autoconsommation collective à l’échelle de quartiers partageant une centrale commune. Il y avait six installations de ce type en 2018, il y en a plus de 300 aujourd’hui, concernant plus de 500 producteurs pour 3500 consommateurs. Selon Roland Berger, sa capacité devrait passer de 20 mégawatts (MW) aujourd’hui à 940 MW en 2028.
La seule solution pour décarboner l’industrie d’ici à 2035 et la relance du nucléaire
« Ce qui est remarquable, c’est que ce développement massif se constate alors que la loi d’accélération des énergies renouvelables adoptée l’an dernier n’est pas pleinement entrée en vigueur et que de nombreux décrets doivent être encore publiés », poursuit Hervé Lextrait. Des dispositions telles que l’obligation d’équiper les ombrières de parkings, les toits des immeubles de toutes tailles, les bords d’autoroute, ainsi que la division par deux du temps d’instruction des projets, devraient favoriser ce secteur déjà en pleine croissance. “Et c’est logique, assure Hervé Lextrait. D’ici 2035 et la relance des nouvelles centrales nucléaires, les énergies renouvelables sont les seules sources à notre disposition pour décarboner le secteur de l’électricité avec la sobriété et l’efficacité énergétiques.” La part d’électricité d’origine décentralisée prend donc une place de plus en plus importante vis-à-vis des installations centralisées que sont principalement les centrales nucléaires en activité.
Pour quelles conséquences sur le réseau ?
« L’autoconsommation ne change rien à la gestion du réseau, assure Hervé Lextrait. En revanche, il nous faut créer de nouvelles capacités d’accueil sur le réseau de distribution en construisant de nouveaux postes sources qui permettent d’évacuer l’électricité vers le réseau de haute tension de RTE. » Près de 100 postes vont ainsi être construits sur tout le territoire national d’ici à 2030. D’autant que les sources de production sont situées généralement dans des zones rurales où l’on trouve de la place pour l’installation des centrales au sol, où sont basés les hangars agricoles à équiper et où va se développer l’agrivoltaïsme, la combinaison de panneaux solaires avec des cultures. Ces zones-là n’étaient auparavant pas dotées de lignes de fortes capacités. Jusqu’en 2040, Enedis a budgété un plan d’investissement de 96 milliards d’euros et va recruter plus de 5000 salariés au cours des trois prochaines années. Le distributeur estime pouvoir raccorder d’ores et déjà 5 GW par an.
La France reste en retard sur l’énergie solaire
Cette croissance est certes forte, mais elle est aussi tardive. Le reste du monde en général est sur une tendance élevée de croissance des énergies renouvelables depuis plus d’une décennie. Selon le rapport 2023 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la capacité mondiale d’énergies renouvelables ajoutées au cours de l’année dernière a connu un bond de 50% pour atteindre 510 GW, dont les trois quarts sont fournis par l’énergie photovoltaïque. L’AIE anticipe une croissance de 7300 GW entre 2023 et 2028, assurés à 95% par le solaire et l’éolien. Ainsi, l’objectif de triplement des énergies renouvelables à 2030 adopté par les Etats lors de la COP28 à Dubaï (Émirats arabes unis) devrait être atteint.
La France rejoint donc un mouvement global mais avec beaucoup de retard. Ainsi, selon le « baromètre des énergies renouvelables électriques », elle n’est pas en ligne avec les objectifs qu’elle s’est fixée. La part des énergies renouvelables dans le « mix énergétique » actuel était de 28% en 2022, un résultat qui aurait dû être atteint en 2020. Au rythme actuel, selon le baromètre, les 40% d’énergie renouvelable visés pour 2030 sont pour l’instant inatteignables. Il va falloir encore accélérer. ?
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